Les nouveaux métiers du numérique, un défi pour les recruteurs
«IT Artificial Intelligence Architect», «IoT & Blockchain Solutions / Crypto Engineer», «Technical Digital Analyst», «Développeur E-Government», «Responsable Smart City», «Responsable Modèles d’affaire Industrie 4.0», «Head of Machine Learning», «Data Protection Officer», «Business Analyst SAP RH» sont quelques exemples d’offres d’emploi proposées par des entreprises basées en Suisse Romande. Au-delà des anglicismes et des acronymes caractérisant ces intitulés, nous constatons effectivement une demande croissante pour de telles compétences sur le marché.
Ces nouveaux métiers attirent, voire fascinent aussi bien les jeunes diplômés des Hautes Écoles qui arrivent sur le marché du travail que des ingénieurs ou informaticiens expérimentés sans que l’employeur ni les candidats ne sachent toujours ce que ces métiers recouvrent effectivement. Cette situation provoque clairement un défi important pour les personnes en charge du recrutement et pour les dirigeants qui devront encadrer ces nouveaux collaborateurs.
La plupart des candidats ne pourront en effet probablement pas se prévaloir d’une formation certifiante dans le domaine décrit, ni d’une expérience professionnelle significative dans une fonction similaire. Il s’agira alors d’évaluer les responsabilités confiées, les compétences et l’expérience professionnelle demandées qui se cachent derrière de tels intitulés, afin de pouvoir identifier les candidats présentant le potentiel adéquat pour remplir de telles fonctions.
Ces métiers émergents sont clairement attractifs pour des personnes curieuses, passionnées de technologie et d’innovations, mais ils demandent souvent des compétences entrepreneuriales et sociales importantes qui vont loin au-delà des pure compétences techniques, telles que la capacité d’apprentissage, de suivre l’évolution des technologies, de créativité, de développer et partager une vision, de communiquer et vulgariser, de convaincre ses collègues et sa hiérarchie, de collaborer avec des ressources internes et externes à l’entreprise, de proposer des solutions pragmatiques et efficaces, et de gérer des projets d’innovation... D’autre part, ces spécialistes devront en général évoluer au sein d’industries dont ils devront comprendre rapidement les enjeux techniques, économiques et stratégiques.
La capacité du recruteur à décrypter les intitulés des postes et à bien appréhender les besoins de l’entreprises, puis à identifier le potentiel d’un candidat sur la base de ses compétences et expériences professionnelles passées, ainsi que sur sa motivation et ses capacités sociales, devient primordiale.
Publié dans 24H et Tribune de Genève, le 12 mars 2020.
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