Grande polyvalence et beaucoup d’engagement demandés aux dirigeants de PME

De nombreux «middle managers» de grandes entreprises (semi-)publiques ou multinationales rêvent de rejoindre la direction d’une PME. Ils pensent y trouver un environnement professionnel leur permettant de gagner en visibilité et leur offrant un meilleur épanouissement personnel loin des lourdeurs administratives, politiques et décisionnelles, ainsi que des frustrations quotidiennes auxquelles ils doivent faire face quotidiennement au sein de ces grandes entités.

Mais seront-ils alors s’adapter rapidement et s’intégrer dans un mode de fonctionnement qui peut être très différent de celui qu’ils ont connu ? Les PME présentent en effet très souvent des caractéristiques antinomiques à celles qu’ils ont pu connaître dans de très grandes entités. Une forte orientation clients, des ressources humaines, techniques et financières limitées, le besoin de prendre des décisions rapidement, l’obligation de prendre des risques, ainsi que la nécessité de rester agile, innovant et flexible, sont des éléments qu’on retrouve souvent dans les PME technologiques et industrielles.

Une grande polyvalence professionnelle et un engagement intense sont demandés aux personnes désirant assumer des rôles de dirigeants dans de tels PME. Le dirigeant doit être capable de s’impliquer et d’amener de la valeur à la fois dans les enjeux stratégiques, opérationnels, techniques, administratifs, contractuels, commerciaux et financiers. Il doit également apporter un grand réseau de contacts professionnels lui permettant d’adresser rapidement des questions sortant des domaines de compétences de l’entreprise.

Dans ce cadre, les expériences entrepreneuriales et les parcours professionnels diversifiés peuvent souvent être valorisés. Les personnes en charge du recrutement doivent donc analyser de manière approfondie les compétences, la personnalité, le potentiel, l’adaptabilité et la polyvalence effectives des candidats. De leur côté, les candidats doivent s’assurer qu’ils seront capables d’assumer cet environnement professionnel exigeant au sein duquel ils seront souvent appelés à prendre leur responsabilité sans pouvoir ni consulter ni déléguer ni escalader ni attendre ni se cacher.

Publié dans 24H et Tribune de Genève, le 10 septembre 2020.

Jacques Laurent
Managing Partner